L’exploitation cultive différents céréales comme le blé, l'orge, le triticale, l'épeautre, l'engrain, le seigle et l'amidonnier.
Ces différents céréales ont des débouchés divers:
La culture de ces différents céréales sur le Domaine, semés en automne ou au printemps et récoltés en juillet/août, suit le même procédé cultural. Nous présentons ci-dessous certains éléments/moments de la culture qui sont similaires pour les autres céréales.
Après le choix de la surface destinée au champ, nous épandons au mois d'octobre un engrais de ferme, du fumier de bovins bien décomposé. Suite à l’épandage de fumier, il faut attendre un jour ou deux avant de commencer le travail de labour, ceci afin de laisser le temps au fumier de sécher en surface et ainsi d’éviter le patinage.
Il est important que la charrue soit parfaitement horizontale et les bras de relevage parallèles au sol; la profondeur de labour se règle lors du premier sillon et doit être contrôlé régulièrement. Il ne faut pas que la profondeur dépasse 15-20 cm pour ne pas trop abîmer le sol et les microorganismes qui le composent.
Après le labour, nous ne procédons pas à un hersage préalable du sol puisque c’est une combinaison de semis qui fait le travail du semis. En revanche, il est primordial de ramasser les nombreuses pierres pour permettre un bon semis et de travailler uniquement par temps sec.
Il est décidé de semer à une densité de 350 grains/m2 suivant la Poids de Mille Grains (PMG) du triticale, les conditions météorologiques et en tenant compte de l’éventuelle perte de plants lors des travaux mécaniques spécifiques à la production bio (il est conseillé de semer 10% supplémentaire en bio). Après 10 jours, le triticale lève déjà suivant les conditions météorologiques.
La herse étrille est utilisée pour travailler sur la culture des céréales. Son passage a pour objectif de limiter le développement des adventices jusqu'à ce que ces dernières ne soient plus concurrentielles avec la culture implantée. Elle fonctionne par arrachement et recouvrement des adventices du fait du frottement et de la vibration des dents sur le sol. Elle travaille sur les 2 à 3 premiers centimètres du sol et nécessite donc une surface plane sans grosses mottes pour travailler correctement. Par son travail, elle aère aussi le sol.
Arrivée au stade 3 feuilles à la fin octobre/début novembre, l’orge ne compte que très peu d’adventices mais le beau temps permet de travailler de la meilleure manière avec la herse étrille. Si elle doit impérativement être suivie d’un à plusieurs jours de temps sec et ensoleillé pour “griller” les plantes arrachées et empêcher que les adventices ne se replante, il faut toujours l’utiliser au moment le plus sec et chaud de la journée, par exemple en fin d’après-midi. Il faut aussi impérativement éviter d’utiliser la herse étrille avant un gel important, au risque de voir geler les racines découvertes de la culture. De plus, il est très important d’être dans la situation ou l’enracinement de la culture est plus avancé que celui des adventices au risque de détruire la culture en place.
Un passage rapide et un réglage semi agressif des dents à 2cm de profond permet d’aérer le sol et d’arracher les adventices présents en n’abîmant que modestement la culture. Après quelques jours, l’orge est comme « revigorée » et elle talle copieusement durant les semaines suivantes. Un second passage a lieu au printemps.
Après un apport de purin à la reprise de la végétation au printemps , l’orge a complètement recouvert le sol et ainsi étouffé presque totalement les autres plantes. Plus aucune action n’est prévue sur cette culture d’orge d’ici la récolte, si ce n’est l’arrachage manuel des rumex, chardons ou autres grandes adventices.
Le blé arrive à maturité généralement au mois d'août lorsque le remplissage du grain se termine, surtout influencé par la photosynthèse de la dernière feuille. Pendant la phase de maturation, la plante sèche petit à petit et passe gentiment au jaune.
Quant au rendement de la parcelle, il est en grande partie défini par le nombre d’épis/m2, le nombre de grain/épi ainsi que par la grosseur du grain que l’on définit par le Poids de Mille Grains (PMG). Chaque élément est influencé par une phase déterminante de la formation du blé : 1er apport d’azote au tallage, fumure de fond, état sanitaire et couleur de la culture depuis floraison.
Lorsqu’on pense que le blé est arrivé à maturité et que l’on craint une éventuelle germination sur pied s’il venait à revenir un temps humide (coup de chaud) ou de la verse, il est possible de récolter du grain dans le champ, de croquer le grain sous la dent et par expérience de dire si les 14,5% d’humidité sont atteints.
Le blé est battu en général à la mi-août. La paille de nos céréales est bottelée en petite botte haute densité un jour plus tard et récoltée pour la litière du bétail durant tout l’hiver.