taille et entretien d'un verger haute tige

rôle de la taille

La taille d’un arbre fruitier est une action incontournable pour le bon développement de l’arbre et la croissance de ce dernier. Il est très important de débuter aussitôt la plantation réalisée pour canaliser l’arbre. Une mauvaise taille durant les premières années ne peut que difficilement être corrigée par la suite.

 

Dans un premier temps, c’est à une taille de formation qu’il faudra s’atteler les 10-15 premières années de vie de l’arbre. Il s’agit, durant cette période, de façonner les différentes branches maîtresses (charpentières). Plus tard, c’est une taille d’entretien et de fructification qui sera menée chaque année ou une année sur deux selon la vigueur de la variété du fruitier. La taille de renouvellement concerne les anciens arbres de notre verger. Dans ces cas, il est nécessaire de procéder à des tailles ponctuelles mais plus sévères pour rajeunir les vieux arbres.

 

Il est important de noter qu’un arbre peut être taillé à différentes périodes de l’année (généralement à la période morte de repos de la végétation) et que selon cette période, le résultat pourra fortement varier. La taille d’hiver permet d’intervenir alors que la sève est descendue et contribue à favoriser la vigueur de l’arbre en provoquant la croissance des pousses.

 

En revanche, une taille estivale (la taille en vert) permet de freiner ou stopper en partie la vigueur de certaines espèces ou variétés d’arbres fruitiers et d’éclaircir l’arbre. Plus généralement, il faut éviter de tailler des arbres lorsque la température est trop froide (< -5°) pour éviter les blessures profondes.

 

La taille des arbres fruitiers sur notre exploitation a généralement lieu en fin d’automne ou en hiver, voire éventuellement au tout début du printemps selon les années. Lorsqu’il y a moins de travail extérieur en hiver, la taille est appréciable. Il est important de veiller à toujours désinfecter les sécateurs/scies en changeant de parcelle pour éviter la dissémination de maladie d’un verger à l’autre. On peut aussi panser avec un enduit végétal les plaies de taille trop grosses et parfois néfastes pour l’arbre.

 

Hormis ce matériel, il existe de nombreuses règles détaillées pour la taille des fruitiers que l’on retrouve dans la plupart des manuels d’arboriculture et qui varient selon l’âge de la culture, l’espèce, la variété, la forme souhaitée, ... Ce qui nous semble le plus important, c’est de noter que toute taille doit se faire en tenant compte de la réaction de l’arbre et de la branche au coup de sécateur ! De plus, l’arbre doit être bien observé dans son ensemble avant de grimper sur une échelle.

 

A la fin de la taille commence la récolte des branches et leur broyage avec notre déchiqueteuse à copeau. Cette opération nous permet de recycler le bois des branches pour le chauffage de la ferme.


vie d'un verger

La recherche de l’équilibre est le facteur clef de la santé du verger et donc la présence de bandes fleuries, de tas de bois ainsi que de nichoirs permettent d’encourager la venue d’auxiliaires dans la lutte contre les ravageurs, que ce soit des insectes ou des oiseaux.

 

Un des outils principaux que nous utilisons dans le verger afin de protéger les jeunes arbres est la mise en place de pièges englués autour du tronc durant les premières années de vie, afin que les fourmis ne puissent atteindre la couronne et les branches des arbres. Ceux-ci sont placés au début du printemps et retirés juste avant l’hiver. Ils sont très efficaces et bon marché également. Il faut parfois ajouter de la glue durant l’été.

 

Juste avant le débourrement, un traitement à base de cuivre (bouillie bordelaise), combiné à une huile blanche, est appliqué sur les jeunes arbres à risques ainsi que sur ceux qui ont été malade l’année précédente. Un deuxième traitement est parfois appliqué suivant les conditions météorologiques. Il faut faire attention au fait que le cuivre peut brûler le poirier si celui-ci est déjà en fleur. Dans le cas d’une attaque sévère par des pucerons où les traitements préventifs n’ont pas été suffisants, il peut être utile de poudrer l’arbre avec de l’argile afin d’asphyxier les pucerons. Cette méthode est partiellement convaincante, mais peut être utilisée en dernier recours.

 

Dans le cas où la maladie persiste, il faut alors appliquer une huile blanche comme traitement d’hiver afin de lutter contre les insectes et leurs larves. La taille et l’exportation des parties malades est également très utile. Le chaulage des troncs en fin d’hiver qui consiste à badigeonner le tronc des arbres avec du « lait de chaud » représente une alternative intéressante aux traitements. Cette méthode naturelle et connue de nos ancêtres permet de détruite les champignons et les larves des parasites nichant sous l’écorce et ainsi de prévenir bon nombre de dégâts.

 

Les vergers haute tige sont des biotopes de grande valeur dans nos régions aussi bien pour les espèces animales encore fréquentes que pour celles qui sont menacées. Plusieurs espèces d’insectes, de mammifères, d’arachnides et de myriapodes ont été dénombrées dans les vergers haute tige. La présence d’une quarantaine d’espèces d’oiseaux pouvant vivre dans ces grands écosystèmes est bien connue. La biodiversité est par conséquent nettement plus grande sur une parcelle de verger haute tige que sur une surface ouverte (herbage seul ou grande culture). Nous avons par exemple dans nos vergers des pics verts, des mésanges, des rouges-queues, des grives, des geais, …

 

La valeur des arbres fruitiers haute tige pour une exploitation agricole bio réside donc entre autres dans la production de fruits de très bonne qualité, le développement d’auxiliaires, la protection contre le vent, l’apport d’ombre aux animaux de pâture, et à la conservation d’anciennes variétés de fruits. Elle contribue aussi à embellir le paysage varié de notre région pour les promeneurs.