engrais verts

Rôle du couvert végétal

Les couverts végétaux sont divisés en deux principales catégories, les engrais vert qui permettent la production de biomasse et les dérobées qui fournissent des fourrages pour le bétail. Les deux variantes ont pour but la couverture rapide et totale du sol pour éviter de le laisser nu durant la période hivernale. Elles protègent ainsi le sol de l’érosion et des influences climatiques.

 

Les couverts végétaux remplissent un nombre important de fonctions :

 - protègent le sol de l’érosion en assurant une bonne structure du sol.

 - préviennent du tassement.

 - favorisent la faune et les micro-organismes du sol.

 - piègent les nitrates et réduisent ainsi le lessivage de ces derniers.

 - permettent de lutter efficacement contre les adventices en culture biologique.

 - entretiennent le taux d’humus.

 - produisent de la biomasse et/ou des fourrages.

 

Lorsque les couverts végétaux sont composés de légumineuses, ils fixent l’azote grâce aux bactéries présentes sur les nodosités et permettent ainsi d’augmenter les réserves en azote pour la culture suivante.

 

Quelques inconvénients existent néanmoins lors de la mise en place de couverts végétaux. Il faut tout d’abord mentionner le coût du travail nécessaire à leur mise en place ainsi que le prix des semences (~ 10 CHF le kilo). C’est un travail supplémentaire à planifier après la récolte et des passages en plus.

 

Un autre aspect doit être particulièrement observé en bio : il s’agit des diverses maladies de rotation qui peuvent apparaître lorsqu’il y a plusieurs cultures de légumineuses ou crucifères dans la rotation et que les engrais verts en contiennent aussi. Dans ce cas, l’engrais vert constitué de légumineuses peut faire office de plante hôte et faire perdurer la maladie.

 

Il faut également avoir une attention particulière aux limaces, qui, si elles s’attaquent au couvert végétal, peuvent entraîner la perte de l’effet du couvert végétal.

 

En général, il y a lieu de choisir un mélange pour offrir le maximum d’effets positifs aux cultures suivantes et éviter les problèmes de la monoculture d’une espèce de plantes


Utilisation

 Il est très important de semer à la bonne période le couvert végétal pour lui assurer une durée d’implantation minimale de 50 jours de végétation. Idéalement, c’est avant le 15 août que le semis devrait avoir lieu.

 

Il est important de soigner le semis et de choisir des semences comprenant des mélanges avec légumineuses.

 

La clef du succès réside dans le choix de la période de destruction du couvert. Si le couvert n’est pas affouragé, le rouler avant la fin de la floraison ou au gel. Ceci a pour but d’éviter la production de graines et de diminuer le risque de repousses dans la culture suivante.

 

 

Par exemple, la féverole forme des racines pivotantes qui sont capables de restructurer les couches compactées du sol. Le radis chinois forme un renflement épais qui gèle et se décompose durant l’hiver, et contribue à améliorer la structure du sol avant le semis de la culture principale.

 

Sur notre domaine, il est fait recours à une culture en dérobée entre la culture de blé et la mise en place du maïs l’année suivante. Cette dérobée est semée à la suite du battage du blé environ à la mi-août. La densité de semis est d’environ 30kg/ha. Un passage de chissel permet un déchaumage superficiel avant le semis sous litière de la dérobée environ dix jours plus tard.

 

Puis la première récolte a lieu généralement à partir de la mi-automne pour un affouragement en vert. Au printemps suivant, la dérobée est fauchée début mai pour produire un ensilage de qualité, suite à quoi le maïs est semé.

 

Un deuxième couvert végétal est par ailleurs mis en place dans notre rotation à la suite de la culture d’orge et passe l’hiver avant le semis de printemps du pois protéagineux. Jusqu’à maintenant, c’est un engrais vert formé principalement de graminées qui était semé et qui permettait aussi une coupe en fin d’automne. Il est aussi possible de mettre en place un engrais vert gélif, qui serait détruit par le gel et permettrait un semis de printemps sans destruction de la prairie. Dans tous les cas, il faut porter une attention particulière aux choix du couvert pour éviter une transmission par le couvert de maladies propres aux légumineuses à la culture suivante.